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Imre Nagy

Imre Nagy (1896 - 1958) considéré dissident à ses débuts, devient chef du gouvernement de la République populaire de Hongrie à 2 reprises. Défenseur du pluralisme et de la neutralité hongroise dans le contexte de Guerre Froide, il soutien l'insurrection populaire de Budapest en 1956 et organise la Résistance face aux troupes de l'URSS. Arrêté par le KGB puis exécuté au terme d'un procès inéquitable, il sera réhabilité.

Tracer une voie indépendante pour la Hongrie

Il intègre le parti ouvrier social démocrate de Russie en 1917. Pour échapper à la lutte anticommuniste de l’entre deux-guerre en Hongrie, il s’expatrie à Moscou. De retour en Hongrie en 1944, il est nommé premier ministre en 1953. Imre Nagy veut mettre en place une politique de réformes pour son pays. Il réclame le droit de choisir pour la Hongrie sa propre voie pour le socialisme. Il rompt avec Moscou. Il est relevé de ses fonctions et exclu du parti communiste hongrois en 1955. La désoviétisation prend brutalement fin. L’année suivante, la Hongrie, intègre le pacte de Varsovie.

L'insurrection de Budapest

Les 22, 23 et 24 octobre 1956, la Hongrie connaît un vaste mouvement de soulèvement populaire, en soutien aux Polonais qui ont mené en juin de la même année des émeutes antisoviétiques. Les étudiants, rapidement rejoint par les ouvriers, initient le mouvement. La manifestation s’étend à toute la ville de Budapest. La police tire sur les insurgés. Ernst Gero, premier secrétaire du parti communiste hongrois fait appel à Moscou qui répond par l’envoi de troupes. La radicalisation du mouvement est immédiate. Unanimement, les manifestants exigent le retour du réformiste Imre Nagy. Ce qu’ils obtiennent. Le régime stalinien de Rakosi le rappelle au pouvoir et le nomme président du Conseil des ministres.

Imre Nagy exige le retrait des troupes soviétiques et tente de négocier avec Moscou un statut spécial pour son pays. Il annonce le 1er novembre le retour du pluralisme politique, la tenue d’élections, l’amnistie des prisonniers politiques, le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie et la neutralité de son pays. Janos Kadar, ancien ministre de l’intérieur et chef de la police, en négociation avec Moscou, prépare un coup d’État et mène une terrible répression.

Les chars soviétiques pénètrent en Hongrie le 3 novembre 1956 (2 000 chars et 200 000 hommes). La destallinisation prônée par Khrouchtchev au XXème Congrès du PCUS (février 1956) montre ses limites. Les forces soviétiques écrasent l’insurrection. 20 000 Hongrois trouvent la mort. Près de 210 000 personnes fuient vers l’Autriche pour échapper à la répression qui s’abat sur le pays.

Arrestation et procès

Arrêté par le KGB, Imre Nagy est déporté en Roumanie avant d’être jugé et condamné à mort par le régime de Kadar. Exécuté le 16 juin 1958, il incarne pour le peuple hongrois le symbole de la Résistance. Il n’est réhabilité qu’en 1989 quand le communisme s’effondre en Hongrie sous la pression du « Forum démocratique » (issu des milieux intellectuels et universitaires). Le 5 mai 1989, le gouvernement hongrois accepte l’organisation d’élections libres. Les premières à l’Est.

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