Le mouvement est né au printemps 1941, de la rencontre entre Emmanuel d’Astier de la Vigerie, aristocrate issu de l’extrême droite, et Jean Cavaillès, professeur de philosophie, et Lucie Samuel, qui ne s’appelle pas encore Aubrac. Malgré l’absence de structures organisées, le mouvement se singularise par ses positions radicales à l’égard de Vichy dont la politique est alors acceptée par les autres mouvements de la zone sud.
Libération recrute ses militants dans les milieux syndicaux et socialistes, et passe en août 1941, des accords avec Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, qui incite ses militants à rejoindre le mouvement en échange d’une place au comité directeur du journal Libération. Le mouvement est alors dirigé par de nombreux socialistes comme André Philip qui devient l’adjoint de Passy au BCRA. Cet engagement politique provoque un conflit entre d’Astier et Frénay, chef de Combat, et conduit de Gaulle à envoyer Jean Moulin pour unifier ces deux grands mouvements.