Résistance à Melle

1940-1942 : Désobéir, mobiliser et informer

À l'écoute de l'appel du Général de Gaulle, le 18 juin 1940, certains décident de rejoindre l'Angleterre et continuer le combat contre l'occupant auprès de la France libre.

• Clément Pineau (1921-1943)

Élève au collège Desfontaines, il enfourche son vélo et rejoint La Rochelle suite à l’appel du Général de Gaulle. Il embarque sur le paquebot « Reina del Pacifico » pour l’Angleterre. Engagé dans les Forces françaises aériennes libres, il poursuit ses missions en Afrique du Nord puis en Europe de novembre 1942 à ce 3 juillet 1943 où il périt au-dessus de la Belgique.

 

 

 

Sur le territoire français, les premières heures de la Résistance se caractérisent par des gestes spontanés et individuels pour manifester son refus de l’Occupation et son ralliement à la France libre et aux Alliés. À partir de 1941, les premiers mouvements de Résistance apparaissent. Leurs objectifs sont de mobiliser et d'informer l’opinion publique contre l’occupant et de défendre les valeurs de la République.

Vers la fin 1942, Théodore Bercegeay organise un groupe dont l’activité consiste à diffuser tracts et journaux clandestins, cacher des militants pourchassés… Prosper Costard et André Coutineau sont chargés du recrutement dans les milieux ouvriers et communistes de Melle. Le groupe est décimé à la fin août 1943 par la police française. 

• Théodore Bercegeay (1873-1944)

Maire de l’Enclave-de-la-Martinière, il est révoqué en 1940 pour appartenance au Parti communiste français interdit depuis le 26 septembre 1939. Arrêté le 25 août 1943 pour faits de résistance, il est déporté dans le camp de concentration de Natzweiler le 6 janvier 1944 où il périt le 28 mai suivant.

1942 : Sauver les persécutés

À partir des premières rafles visant la population juive, le Mellois apparaît comme une terre de refuge pour les personnes menacées.

Dans les hameaux isolés, à l’abri des regards indiscrets comme au Quaireux (commune de l’Enclave-de-la-Martinière), des chaînes humaines clandestines se constituent autour des pasteurs pour cacher des enfants juifs persécutés. 

1943 - 1944 : Libérer le territoire français

Au tournant de l'année 1943, les mouvements de Résistance mènent des actions paramilitaires.

À l’été 1944, les embuscades et les attaques contre les convois allemands s’intensifient pour retarder la remontée des troupes sur le front normand. Les voies de communication terrestres et ferroviaires sont des cibles majeures.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1944, grâce au contact établi avec la mission alliée « Samuel Shipwright » basée dans la Vienne, l’équipe de réception placée sous l’autorité de Henri Laborde-Lagrave (alias Lamiral) réceptionne 21 containers d’armes indispensables à la Résistance et aux maquis pour mener attaques et embuscades contre l’occupant.

Avec ses hommes, Henri Laborde-Lagrave attaque un important convoi allemand à la sortie de Saint-Léger-lès-Melle le 21 août 1944. Il périt en mission. 

• Henri Laborde-Lagrave(1921-1944)

Ce jeune instituteur formé à l’École normale de Parthenay rejoint la Résistance communiste deux-sévrienne à partir de 1943 (FTPF). Il est déplacé en Mellois le 7 août 1943 suite aux menaces d’arrestation qui pèsent sur lui pour ses actions menées en Gâtine. Il périt en mission le 21 août 1944.

 

 

 

• Ernest Jousseaume (1918-2000)

De retour dans sa région en octobre 1943, il crée le maquis « Fernand », principal maquis des Deux-Sèvres. Il réunit les groupes de René Groussard à Melle, René Éprinchard à La Pommeraie, Albert Dubray à Ardilleux. Il forme ses troupes à la lutte armée et au sabotage. À l’été 1944, ses hommes intensifient embuscades et attaques contre les intérêts allemands.

 

 

• René Groussard (1906-1944)

À son retour de captivité en 1941, il s’engage dans le mouvement de résistance Libération-Nord. En 1943, il constitue un groupe pour mener des actions paramilitaires. Suite au contact avec Ernest Jousseaume, les deux groupes fusionnent pour devenir le maquis « Fernand ». Arrêté en mission le 20 août 1944, il est exécuté le lendemain à Ruffec.

 

 

 

La bataille de Melle - 13 août 1944

En contact avec la mission interalliée « Samuel Shipwright » (sud Vienne) pour obtenir des armes, le maquis « Fernand » reçoit l’ordre de prendre la distillerie de Melle placée sous contrôle allemand. Les stocks de carburant sont indispensables aux déplacements des résistants. Le 13 août 1944, les groupes « Fernand », Fenioux, Groussard, Tabourdeau (Sauzé-Vaussais), Parouty, Éprinchard et Dubray font irruption dans le centre de Melle. Si les Allemands présents à la gare, au Central-Hôtel et à la distillerie se rendent sans coup de feu, l’assaut est vif à l’hôtel des Voyageurs.
16 soldats allemands sont faits prisonniers. Pour éviter des représailles contre la population, l’ordre de repli est donné. Les jours suivants, une colonne composée d’unités Indo-Allemandes de la Wehrmacht sème la terreur dans le Mellois (prises d’otages, exécutions sommaires, menace de destruction de village). Les hommes du maquis se replient à Pliboux près de Sauzé-Vaussais.

La ville est libérée le 25 août 1944.

Le retour de la légalité républicaine

Dans la clandestinité, depuis Londres et Alger, ce prépare la mise en place des institutions provisoires pour le retour de la légalité républicaine. 

• Joseph Pineau (1888-1984)

Professeur puis directeur du collège de Melle avant de devenir Inspecteur primaire, il est responsable du mouvement de Résistance Libération-Nord pour le Mellois à partir d’avril 1943. En juin 1944, il est nommé président du Comité départemental de libération des Deux-Sèvres devant organiser les autorités civiles dans la France libérée.