Officier saint-cyrien, Giraud se distingue pendant la Première guerre mondiale en prenant d’assaut le fort de Malmaison en 1917. Il poursuit ensuite une carrière d’officier au Maroc où il gravit tous les échelons pour devenir en 1936 général de corps d’armée, commandant la VIe région militaire de Metz avec le colonel de Gaulle sous ses ordres. Fait prisonnier le 19 mai 1940, il s’évade de la forteresse de Königstein le 17 avril 1942 et arrive à Vichy le 22 malgré la forte mise à prix promise pour sa capture. Refusant de se constituer prisonnier comme lui demande l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz et le Président du Conseil Pierre Laval, il signe néanmoins une déclaration de loyalisme au maréchal Pétain. Convaincu de la défaite allemande, il constitue un état-major clandestin. En relation avec les Américains, ces derniers le choisissent pour commander en Afrique du Nord.
Désavoué par le gouvernement de Vichy qui le déchoit de la nationalité française, il engage des opérations militaires en Tunisie. Il succède à Darlan, assassiné le 25 décembre 1942, avec le titre de commandant en chef civil et militaire imposé par les Américains. Il se heurte alors au général de Gaulle avec lequel il forme et préside le Comité français de libération nationale le 3 juin 1943. Il est progressivement écarté des responsabilités par son rival qui le cantonne dans des tâches militaires avant de mettre fin à ses fonctions de commandant en chef le 4 avril 1944. Il est élu député de la Moselle en 1946 et exerce jusqu’à sa mort les fonctions de vice-président du Conseil supérieur de la guerre.