Centre Régional Résistance & Liberté

Confrérie Notre-Dame (CND)

L'un des tout premiers réseaux de renseignements créé en France chargé de la surveillance des positions allemandes sur la façade atlantique.

Collecter et transmettre les renseignements, une mission cruciale

Réseau de renseignements créé dès l’été 1940 par Gilbert Renault [7], (Raymond, Rémy, puis Roulier) et rattaché aux services secrets de la France Libre que dirige André Dewavrin [8] (Passy).

Ce réseau prend le nom de Confrérie Notre-Dame en 1942. Ses missions principales sont la collecte et la transmission de renseignements sur le mouvement des troupes allemandes et l’organisation du dispositif militaire de la façade atlantique, l’organisation de terrains de parachutage et d’atterrissage pour l’acheminement du matériel et des agents vers la France et l’Angleterre.

Rémy [9] met sur pied une organisation efficace fondée sur des agences régionales reliées entre elles par des agents locaux.

Implantation en Deux-Sèvres

Grâce à l’action du consul de France à Madrid, Rémy introduit en France occupée l’un des tout premiers postes-émetteurs baptisé « Cyrano ». Au printemps 1941, il est déplacé avec l’opérateur radio Bernard Anquetil (Lhermitte) de Nantes vers le nord des Deux-Sèvres avec l’aide de Paul Mauger (Pierre), et pris en charge par le groupe autonome thouarsais constitué par André Chauvenet (chirurgien à l’hôpital de Thouars) et Gabriel Richetta (percepteur à Oiron). Depuis le château d’Auboué, puis de l’hôpital de Thouars et du service de radiologie du Dr André Colas (Nick), Bernard Anquetil transmet les précieux renseignements à Londres qui permettent aux Alliés de couler le cuirassé « Bismarck » dans l’Atlantique et d’immobiliser le « Scharnhorst » en rade de Brest.

D’août à octobre 1941, le groupe thouarsais, sous la coordination d’André Chauvenet et André Colas, réceptionne sur la commune de Tourtenay 4 parachutages de matériels de transmission [10] (postes-émetteurs) et l’opérateur radio Robert Delattre (Bob) qui succède à Anquetil arrêté à Saumur le 30 juillet 1941 et exécuté au Mont-Valérien le 24 octobre suivant.

La répression s'abat sur le réseau

À partir de janvier 1942, la répression s’abat sur le groupe. Arrêté le 21 janvier 1942, André Chauvenet (Douillard) est interné à la prison de Fresnes puis à Hinzert [11], Wittlicg, Trêves, Tegel-Berlin, Bautzen, Dresde, Radeberg avant d’être déporté à Buchenwald [12] et rapatrié en avril 1945. André Colas arrêté le 21 janvier 1942, interné à Fresnes, est libéré en juin 1942. Malgré l’arrestation des principaux responsables Thouarsais, Robert Delattre organise avec Daniel Bouchet et Gabriel Richetta (Moulins) quelques jours avant son arrestation, dans la nuit du 26 au 27 mars 1942, à la Motte-Bourbon [13] (49), le retour en France de « Rémy » et l’évacuation vers l’Angleterre de Christian Pineau, co-fondateur du réseau Libération-Nord [14] et François Faure adjoint de Rémy. Gabriel Richetta et Raymond Chessé, arrêtés respectivement le 7 et 11 mars 1942, condamnés à mort et internés à la prison allemande de Karlsruhe puis de Rheinbach, sont exécutés le 2 septembre 1942 à Cologne. Maurice Bonneau, arrêté à la mi-février 1942, périt le 13 juin 1944 à la prison de Sonnenburg.

Reprise des activités dans le sud du département

Mis en sommeil sur le territoire Thouarsais, le réseau se reconstitue à la fin de l’année 1942 dans le Niortais sous le nom de Confrérie Notre-Dame-Castille, autour d’Émile Bêche, élu en 1936 député du Front Populaire des Deux-Sèvres.

Liste des liens de la page