Centre Régional Résistance & Liberté

Parachutages de Tourtenay "le Moulin à eau"

Au cours de l'année 1941, le réseau de renseignements Confrérie Notre-Dame (CND) organise 4 parachutages sur le terrain "Le Moulin" à Tourtenay. Ces opération permettent d'équiper le réseau de postes émetteurs-récepteurs, indispensables à la transmission des renseignements collectés par la Résistance vers Londres.

Des postes radio pour le réseau CND

Dates : Nuits du 2 au 3 août, 17 au 18 septembre, 7 au 8 octobre et du 4 au 5 novembre 1941

Organisation : Réseau de renseignements Confrérie Notre-Dame [6] (CND)

Message de la BBC : « Nous boirons un Pernod à votre santé le … »

Terrain de parachutage : " Le Moulin à eau " à Tourtenay homologué Nick Pernod

Matériel réceptionné : 5, 4 et 7 postes radio émetteurs-récepteurs parmi les premiers de la zone occupée. Le dernier parachutage livre le technicien radio Robert Delattre (Bob) muni de son poste.

Participants : André Colas (Nick) chef de terrain, Maurice Touret, son épouse Eugénie, leur fils Maurice, un oncle Paul Touret (Léon), Henri Goislard, André Sarrazin et Georges Geay, répartis suivant leur disponibilité.

Le terrain de Tourtenay

Choisi pour sa proximité avec le canal de la Dive, point de repère intéressant pour les aviateurs lors des nuits de pleine lune, le terrain est situé dans la plaine de Tourtenay.

Les terrains d’atterrissage Roi de Cœur [7] à St Léger de Montbrillais (86) et de parachutage Nick Pernod à Tourtenay, sont placés sous la responsabilité du docteur André Colas (Nick), radiologue à l'hôpital de Thouars et de Loudun.

Ce dernier lieu est la propriété de M. et Mme Maurice Touret, demeurant à la ferme du Moulin. Elle sert de refuge et de relais aux agents, d’entrepôt de matériel et de poste de commandement les nuits de parachutage.

Toute la famille est engagée dans cette action : la mère Alexandrine, son fils Maurice, l’épouse Eugénie, le jeune fils Maurice et deux autres enfants d’Alexandrine, Raphaël et Paul (Léon).

Déroulement des parachutages

Le message « Nous boirons un Pernod à votre santé le … », annonçant ces parachutages a la particularité d’être diffusé par la B.B.C. pendant plusieurs semaines pour des raisons d’intempéries et de nuits sans lune. Suivant le code secret, il convient d’ajouter le chiffre 10 à la date annoncée pour obtenir le jour exact de l’événement.

Ces 4 parachutages livrent le 2 août, 5 postes émetteurs-récepteurs, suivi le 17 septembre de 4 postes émetteurs-récepteurs, puis le 7 octobre, 7 postes et enfin le 4 novembre 1941 le technicien radio Robert Delattre (Bob) muni de son propre poste. Il remplace Bernard Anquetil (Lhermitte), arrêté à Saumur le 30 juillet 1941 et fusillé à l'automne suivant au Mont Valérien.

Les premiers postes livrés à Rémy [8] sont lourds, encombrants et logés dans des valises portant l'inscription " Made in England " ! Ces postes se prêtent mal aux déplacements fréquents de sécurité. Pierre Julitte (Guy), chargé de la réorganisation des transmissions clandestines, présente au chef de l’Intelligence Service à Londres, un récepteur de sa fabrication, pas plus gros qu’une brique, qui permet aux Anglais de miniaturiser progressivement leurs fabrications successives. C’est grâce à ces moyens de transmission rapide et secrète, que les services britanniques peuvent porter des coups terribles à la Kriegsmarine, tant aux unités de haute mer, qu’aux sous-marins et aux bases de Bordeaux, Saint-Nazaire et Brest.

Après la guerre, le général de Gaulle écrira personnellement au chef de famille Maurice Touret, pour lui témoigner sa reconnaissance.

 


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