Centre Régional Résistance & Liberté

Résistance à Bressuire

Le 22 juin 1940, le maréchal Pétain signe l'armistice avec l'Allemagne nazie. Ce même jour, les Cadets de Saumur livrent les derniers combats à l'entrée de Bressuire qui subit les bombardements ennemis. Le lendemain, les troupes d'occupation investissent la ville. Interdits et ordres allemands claquent, réduisant la démocratie au silence.
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De la révolte individuelle à la Résistance organisée

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­­­V-CroixLorraine [7]

En 1941, sur les ondes de la BBC,
un appel demande aux Français
de tracer clandestinement dans
les rues ce double symbole de
résistance : le V de victoire associé
à la Croix de Lorraine représentant
la France libre.

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Le 18 juin 1940, le général de Gaulle a appelé les Français à poursuivre la lutte sur les ondes de la BBC à Londres, mais rares sont ceux qui l’ont entendu. En 1941, par patriotisme, défense des valeurs républicaines ou par simple volonté d’agir, les docteurs bressuirais Cacault, Bernard et Ichon s’engagent isolément dans la lutte clandestine. Ils intègrent respectivement le réseau de renseignement Confrérie Notre-Dame [8] dépendant du BCRA [9] de la France libre et le réseau Alliance sous l’autorité de l’Intelligence Service britannique.

 

 L’objectif est de renseigner les Alliés sur les infrastructures militaires et les mouvements des troupes allemandes. Le docteur Ichon, médecin-chirurgien à l’hôpital de Bressuire, arrêté le 21 décembre 1943 puis déporté, est fusillé le 2 septembre 1944 dans le camp de concentration de Natzweiller-Struthof. Le docteur Bernard, quant à lui, constitue les premiers groupes autonomes dans et hors le milieu cheminot bressuirais.

 

L’Organisation civile et militaire en Bressuirais

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­­Camion M.Labbé © Coll.privée [11]

Camion du transporteur public Marcel Labbé
ayant servi au transport d’armes parachutées
au printemps 1943 pour l’OCM et
réquisitionné par l’occupant - 1945/1946 -
Coll. privée

La rencontre en février 1943 entre le docteur Bernard et Didier Delahaye – de la Chapelle Saint-Laurent, responsable régional du mouvement de résistance Organisation civile et militaire [12] – permet l’intégration des groupes autonomes dans cette vaste organisation à l’échelle de toute la façade ouest de la France et, pour le Nord Deux-Sèvres dans le triangle Bressuire-Parthenay-Thouars. La mission confiée est double : poursuivre des actions de renseignement et réceptionner des armes et munitions parachutées par les Alliés. Sous la direction des docteurs Bernard et Cacault, les équipes réceptionnent, les nuits du 19/20 juin et 20/21 juin 1943, cinq tonnes d’armes et munitions parachutées au Bois Rocard [13], à Boismé.

    A partir d’août 1943, les services répressifs allemands démantèlent l’Organisation civile et militaire en Nord Deux-Sèvres. 52 résistants sont arrêtés dont 42 déportés dans les camps de concentration nazis. Parmi eux figure Marcel Labbé, transporteur à Bressuire. Le docteur Cacault et l’horloger Charles Delavault réussissent à s’échapper. Les autres membres de l’équipe Bressuire/Boismé ne seront pas inquiétés.

Les combats de la Libération

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­­­Capitaine Georges Fournier, commandant lopération Dickens, 1944 © Conservatoire de la Résistance et de la Déportation des Deux-Sèvres et des régions limitrophes [15]

Le capitaine Fournier, depuis
la Crépelle puis Amailloux,
déploie ses hommes du
3ème SAS en août 1944 pour
conduire des embuscades et
attaques contre les convois
de l’armée allemande.
Coll. Conservatoire de la
Résistance et de la
Déportation des Deux-Sèvres
et des régions limitrophes

­Les mouvements de résistance non communistes des Deux-Sèvres fusionnés dans l’Armée secrète [16] dirigée par Edmond Proust [17] alias « Chaumette » et les Francs-tireurs et partisans [18] (résistance communiste) bressuirais poursuivent la lutte. Sous leurs ordres et en lien avec les missions inter-alliées déployées sur le territoire à l’été 1944, les groupes bressuirais réceptionnent des parachutages d’armes et multiplient les actions de sabotages, notamment ferroviaires, pour ralentir la remontée des troupes allemandes sur les fronts.

La restauration de la démocratie s’engage dans la clandestinité. Le docteur Bernard, membre du Comité départemental de libération, est désigné maire provisoire en attendant les élections du printemps 1945. Bressuire est libérée le 6 septembre 1944. La démocratie­ renaît dans le bocage.

[19]

­­Défilé de la Libération - 7 sept.1944, Bressuire © Coll. privée Fuzeau [20]
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Défilé de la Libération à Bressuire
7 septembre 1944. Coll. privée Fuzeau

 

Affiche Libération - sept.1944 Bressuire © Coll. Archives municipales - Bressuire [21] 

Affiche de la Délégation municipale provisoire Septembre 1944.
Coll. Archives municipales – Bressuire

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