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Attaque d'Augé

Une attaque contre les troupes d'Occupation est menée à Augé le 31 août 1944 par les résistants du Triangle 16.

Fiche technique

Date : 31 août 1944

Organisation : Forces françaises de l'Intérieur (FFI) - Triangle 16

Action : attaque de 2 véhicules allemands et d'un blindé

Participants : Capitaine Antonin et André Dupuis (Jean-Claude) (chefs), 18 maquisards du groupe Jean-Claude

Déroulement de l'action

Un maquis établi à proximité

Le groupe "Jean-Claude" établit son quartier général au maquis de Bouchèble en lisière des bois d'Arpentérault situés au nord d'Augé. Les résistants obtiennent régulièrement des renseignements de proximité fournis par des habitants d'Augé ainsi que par des commerçants qui utilisent leurs tournées pour observer les positions allemandes.

En cette période de l'été 1944, les combats pour la libération du territoire font rage. André Dupuis (Jean-Claude), le capitaine Antonin et Georges Archambault recherchent des terrains d'embuscades en se faisant passer pour des garde-voies grâce aux papiers de Georges Archambault. C'est ainsi que le 29 août, trois groupes réussissent une embuscade quasi-parfaite dans la côte de Champeaux.

L'attaque

Le matin du 31 août 1944, au petit jour, le boulanger d'Augé prévient la Résistance. Deux véhicules allemands en panne sont stoppés sur le pont d'Augé. Une action est rapidement décidée : le groupe "Georges", dans le virage de Champmargou, stoppera le premier véhicule. Le groupe "Jean-Claude" tiendra les hauts de la carrière pour arrêter le deuxième véhicule tandis que le groupe "Robert" assurerait la protection rapprochée du bourg en cas de retour des allemands. Mais rien ne se produit comme prévu...

Les véhicules réparés plus rapidement que prévu, seul le premier s'engage dans la montée, laissant l'autre en appui. Le fusil mitrailleur de Georges lâche un premier coup de feu et s'enraye ! De la voiture immobilisée, les occupants plongent dans le fossé, vers le ravin, harcelés de tirs de fusils précis et souvent mortels. Le capitaine Antonin, inquiet pour le village, impose bientôt le "Cessez-le-feu".

Le deuxième véhicule qui avait soutenu la progression de tous ces tirs, profite de l'occasion et rejoint sans encombre la voiture immobilisée, bientôt suivie d'un troisième légèrement blindé mais puissamment armé, arrivé en secret à Augé et probablement alerté par les bruits de l'attaque. Ce véhicule blindé monte alors jusqu'à la carrière, profitant du "Cessez-le-feu". Les hommes dont un feldwebel sortent et s'abritent dans la carrière sauf le gradé qui cherche à savoir qui leur demande de se rendre. Apercevant deux hommes du groupe "Jean-Claude", il plonge dans le fossé d'où il lance adroitement deux grenades à manche. Le combat reprend de plus belle. Il faut agir vite et décrocher.

À la grenade, Allemands et Forces françaises de l'Intérieur, à quelques mètres les uns des autres mais du haut en bas de la carrière, s'accrochent sévèrement. Enfin, le groupe "Jean-Claude" remonte le virage de Champmargou, récupère le groupe Georges et par le Château puis la maison d'Antonin rejoint le groupe Robert à Augé.

Ce dernier n'a pas déclenché de combat. Craignant que des renforts allemands ne viennent de Saint-Maixent-l'École pour mener des représailles, les trois groupes auxquels s'ajoute le groupe "Gabel" venu en renfort, remontent vers le Cours d'Augé et s'organisent en position défensive face à la route de Saint-Maixent-l'École. Tard dans l'après-midi, aucune troupe ennemie n'ayant été signalée, les hommes regagnent le maquis Bouchèble. 

Risque de représailles sur le village

Les Allemands reviennent pourtant... Nombreux et avec de l'artillerie, ils entrent dans le bourg dans la soirée. Le maire, le prêtre et quelques personnes avaient décemment ramené les morts allemands à la Mairie, d'autres seront retrouvés plus tard. En tout une dizaine de tués sont dénombrés et d'autres, ramenés à l'hôpital de Saint-Maixent-l'École doivent probablement allonger la liste de ce dur combat. La menace de terribles représailles pèse alors sur les habitants impuissants. Cependant, le comportement digne de ses responsables locaux amène probablement Allemands et Autrichiens venus le soir à se comporter sans excès et aucune sanction n'est prise à l'encontre des villageois, épargnant à Augé le statut de village martyr.

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