Centre Régional Résistance & Liberté

Résistance autour de Saint-Loup-sur-Thouet

Au printemps 1940, face à l'avancée éclair des troupes allemandes, Saint-Loup-sur-Thouet accueille de nombreux réfugiés (principalement ardennais et parisiens) fuyant les zones de combat. Le 23 juin 1940, au lendemain de la signature de l'armistice par le maréchal Pétain, Daniel Bouchet - en qualité de maire - attend seul sur les marches de la mairie les troupes allemandes. Immédiatement, l'occupant réquisitionne le château, des maisons individuelles, une partie de la mairie pour installer ses cantonnements et services administratifs. Les heures sombres de l'occupation frappent la commune pendant 4 ans.

Renseigner la France libre

Dès 1941, l’un des tout premiers réseaux de renseignements dépendant de la France Libre, le réseau Confrérie Notre-Dame [6] créé par le colonel Rémy [7], se développe en Nord Deux-Sèvres. Renseigner les Alliés sur les mouvements des troupes allemandes basées sur la côte Atlantique est sa mission principale. Autour d’André Chauvenet (chirurgien à l’hôpital de Thouars), André Colas (radiologue à l’hôpital de Thouars) et Daniel Bouchet [8] (médecin à Saint-Loup-sur-Thouet), une toile d’araignée se tisse. Des agents de liaison et des “boîtes aux lettres” sont recrutés en Touraine, Anjou, Poitou et sur la façade Atlantique. Clandestinement depuis l’hôpital de Thouars, Anquetil (technicien radio) transmet au BCRAM (Bureau Central de Renseignements et d’Action Militaire), à l’aide du poste émetteur “Cyrano”, les renseignements recueillis sous forme de messages codés.

"Si je meurs, venge-moi."

A l’annonce de ce message personnel diffusé sur les ondes de la BBC, l’équipe constituée sous la responsabilité de Daniel Bouchet rejoint, par un soir de clair de lune, Maisontiers. A l’abri des regards, dans la nuit du 24 au 25 juillet 1943 [9], les Alliés parachutent 3 tonnes d’armes destinées au mouvement de résistance Organisation Civile et Militaire [10]. Ce sera le dernier parachutage de la série qui a débuté dans le triangle Thouars, Bressuire, Parthenay au printemps 1943. Périlleusement, les armes sont transportées et cachées à Ripère et à Saint-Loup-sur-Thouet. Suite aux arrestations de Daniel Bouchet, André Bernard et Marcel Grimault le 9 août 1943, elles sont déplacées dans le clocher de l’église à Louin.

L'été 1944

Depuis le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les missions alliées comme les parachutistes SAS se déploient sur le territoire. Les attaques contre les convois allemands sont nombreuses. Des groupes armés se constituent. Suite à un violent accrochage, le 14 août 1944, dans le bourg de Saint-Loup-sur-Thouet, avec des soldats allemands s’approvisionnant à la laiterie, la crainte des représailles est forte. La nuit suivante, Rémy Loubeau mobilise quatorze hommes. Le jeune Georges Marsault est tué dans le combat. Le convoi allemand quitte le village avec ses morts et blessés.

Fête de la Libération à Saint-Loup-sur-Thouet le 4 septembre 1944. Conservatoire de la Résistance et de la déportation des Deux-Sèvres et des régions limitrophes 

Fête de la Libération à Saint-Loup-sur-Thouet le 4 septembre 1944 © Conservatoire de la Résistance et de la déportation des Deux-Sèvres et des régions limitrophes

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