Centre Régional Résistance & Liberté

Vaclav Havel

Écrivain, dramaturge, philosophe tchécoslovaque, Vaclav Havel (1936- ) s'engage pour la défense des libertés et des droits humains et contre la "normalisation" imposée par Brejnev dans le pays. Menacé suite à sa participation au Printemps de Prague, il est contraint, comme nombre de citoyens, d'entrer dans la clandestinité. Figure majeure de la Révolution de velours, il organise grève générale et manifestations d'envergure qui mettent un terme à la domination communiste en Tchécoslovaquie en 1989.

Du Printemps de Prague à l'effondrement communiste en Tchécoslovaquie

Le Printemps de Prague, l'espoir d'une plus grande liberté d'expression

Vaclav Havel né à Prague en 1936 incarne la dissidence en Tchécoslovaquie. Le théâtre est son principal lieu d’expression.

Dès les années 1960, il critique la limitation des libertés individuelles et collectives imposée par le régime communiste tchèque. Pour autant, ses pièces bien que critiques envers le pouvoir, peuvent être représentées. En 1968, il préside le Cercle des écrivains indépendants. Tout bascule avec le printemps de Prague.

En janvier 1968, Antonin Novotny, premier secrétaire du Parti communiste tchèque, est contraint de céder sa place à Alexander Dubcek. De février à avril 1968, Alexander Dubcek n’aura de cesse de bâtir dans son pays « un socialisme à visage humain » (le pluralisme politique est autorisé, la censure abolie, la libre circulation hors des frontières est instaurée, les prisonniers politiques sont libérés). Pour de nombreux Tchèques, dont Vaclav Havel, cette nouvelle voie politique incarne un grand espoir. Par crainte d’une propagation à tout le bloc de l’Est, Leonid Brejnev [6] inaugure le 3 juillet 1968, la « souveraineté limitée des démocraties populaires ». Il légitime ainsi l’occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Le 21 août 1968, 500 000 hommes et 7 000 chars entrent dans le pays. Les Pragois mènent une Résistance non violente : ils tentent de faire barrage aux chars par leur corps, monte des barricades, défilent en brandissant le drapeau tchèque. Afin d’éviter un bain de sang, Alexander Dubcek [7] ratifie les protocoles de Moscou le 26 août suivant, mettant fin au Printemps de Prague. La « normalisation » succède au Printemps de Prague. La répression s’abat sur le pays. L’occupation par les troupes du pacte de Varsovie est entérinée. Les représentants du printemps de Prague sont relevés de leurs fonctions.

L'auteur engagé bascule dans la clandestinité

Dès lors, les œuvres de Vaclav Havel sont interdites et ce, jusqu’en 1989. Contraint de quitter le théâtre, il décide de travailler comme ouvrier. C’est dans la clandestinité qu’il poursuit sa production littéraire et sa dissidence au régime. Interdites en Tchécoslovaquie, ses pièces connaissent un grand succès à l’étranger comme Audience ; Vernissage ; Pétition (1975-1976, publiés en 1980 en France). Les fondateurs, dont Vaclav Havel, du mouvement civique La charte 77 invitent le gouvernement à respecter les droits de l’homme conformément aux accords d’Helsinki signé par Moscou (1975). Il refuse la voie de la « normalisation » imposée par le régime de Gustav Husak à partir de 1969 (c’est à dire le retour sur l’alignement idéologique, politique, économique et policier du « grand frère » soviétique). Les signataires tentent de mobiliser l’opinion internationale. Le gouvernement tchécoslovaque refuse tout dialogue. Les membres de la charte 77 se réfugient dans la clandestinité pour poursuivre leur lutte. Ce mouvement ébranle les fondements du communisme tchécoslovaque et joue un rôle primordial dans la Révolution de velours de novembre 1989. Dans les années 1970 et 1980, Vaclav Havel est emprisonné à de nombreuses reprises pour actions subversives et délit d’opinion. La dernière fois, se sera pour avoir préparé et participé à la « semaine de Palach ». Jan Palach, étudiant âgé de 21 ans, s’immole sur la place Wenceslas à Prague le 16 janvier 1969 pour protester contre la répression du Printemps de Prague et la « normalisation » de la société tchécoslovaque.

Une figure de proue de la Révolution de Velours

En 1989, il fonde le Forum civique. Figure majeure de la Révolution de velours, Vaclav Havel obtient, par la force des manifestations sur la place Wenceslas à Prague et la grève générale, l’effondrement du communisme en Tchécoslovaquie en novembre 1989. Les événements se bousculent. En moins d’une semaine, un gouvernement où les communistes sont minoritaires est constitué.

Alexander Dubcek [8], héros du Printemps de Prague, devenu président de l’Assemblée nationale, le désigne comme président intérimaire de la République le 29 décembre 1989 en attendant les élections parlementaires. Elu démocratiquement en juillet 1990, il démissionne en 1993 lors de la partition de la Tchécoslovaquie en République Tchèque et Slovaquie. Réélu en 1993, il exerce la fonction de président de la République jusqu’en 2003 au terme de trois mandats.

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