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Une économie à reconstruire

Un paysage de ruines et de désolation s'offre à la population : immeubles, quartiers partiellement ou totalement détruits, rues transformées en champs de gravats, des milliers de sans-abris à reloger. Tel est le visage de la France au lendemain de la libération.

Ruines et isolement

­­Viaduc de Parthenay détruit par un bombardement le 23 mai 1944 © Conservatoire de la Résistance et de la Déportation des Deux-Sèvres et des régions limitrophes

Vue partielle du viaduc de Parthenay détruit
par un bombardement le 23 mai 1944
© Conservatoire de la Résistance et de la
Déportation des Deux-Sèvres et des régions
limitrophes

Les Deux-Sèvres ne sont que très partiellement touchées par les destructions massives. La difficulté, ici comme ailleurs, réside dans la circulation tant des biens que des personnes nécessaires à la reconstruction et au ravitaillement. Ponts, voies ferrées, gares, principaux axes routiers ont été écrasés par les bombardements. Plusieurs mois seront nécessaires pour vaincre l'isolement provoqué par la destruction des principales voies de communication. 

La région de Thouars a été particulièrement touchée par les destructions des voies de communication. Afin de retarder l'avance des Alliés, les troupes allemandes à la fin du moins d'août 1944, ont fait sauter l'ensemble des ponts de la ville.

Le rôle des prisonniers de guerre allemands dans la reconstruction, une source de main d'œuvre

Dans une France où tout est à reconstruire, et où le manque de main d'œuvre se fait cruellement sentir, les prisonniers de guerre allemands, répartis dans 116 camps sur le territoire national, constituent une indispensable force de travail.

Le camp de Prin-Deyrançon (sud-ouest de Niort), est ouvert en mai 1945. Employés par la société civile, les prisonniers de guerre allemands, dispersés en petites unités, sont répartis sur tout le département. En juillet 1946, 2973 d'entre eux travaillent à l'extérieur du camp, principalement dans les domaines de l'agriculture et de l'industrie ou encore pour les communes.

Des assiettes vides

Discours du ministre du ravitaillement Christian Pineau du 26 septembre 1945

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Le fantasme de l'assiette pleine dès la libération laisse place au maintien du système de restrictions. La population ne comprenant pas pourquoi le rationnement reste en vigueur malgré le départ de l'occupant synonyme d'arrêt des réquisitions.

La destruction d'infrastructures tels ponts, gares, voies ferrées, routes provoque la paralysie des transports et en particulier des trains de marchandises nécessaires à l'acheminement des biens et denrées dans les centres urbains où le problème du ravitaillement se pose de façon cruciale.

Les Deux-Sèvriens, qui auraient souhaité être libres de se nourrir, participent à l'envoi de certaines productions (matières grasses,…) dans d'autres villes ou d'autres départements (l'Hérault…) encore plus démunis. Une solidarité que l'opinion publique accepte difficilement.

La colère gronde

À l'automne 1944, des manifestations éclatent dans de nombreuses villes à l'image de Niort, Thouars entre novembre 1944 et mars 1945. La situation s'aggrave.

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La carte de pain, supprimée en 1945, est rétablie en janvier 1946 avec des taux inférieurs à ceux de 1945, la rigueur de l'hiver 1944/1945 et la sécheresse estivale provoque un désastre agricole. Dans certaines régions la pénurie est toujours présente. Face à ce manque, marché noir et spéculation sont plus forts que jamais. L'inflation est galopante. C'est donc toujours l'ère de la survie. L'économie de pénurie prévaut même si les mentalités, en 1947, sont profondément bouleversées : les Français aspirent à un désir de consommation.

À Niort

­­Le samedi 18 novembre 1944, un millier de personnes, selon la presse, se rassemblent à Niort pour manifester contre le système de restrictions. Le cortège, emmené par la CGT et le parti communiste, rejoint l'immeuble du Ravitaillement Général puis la préfecture exigeant la démission de l'intendant du ravitaillement pour le département des Deux-Sèvres jugé responsable de la pénurie par l'opinion publique.

À Thouars

Plus d'un millier de personnes se rassemblent autour d'un même mot d'ordre, la mauvaise répartition du ravitaillement, le vendredi 30 mars 1945. L'Union des Femmes Françaises, socialistes et communistes, la CGT conduisent le cortège dans les artères de la ville avant d'entonner la Marseillaise sur la Place Lavault. 

­­Aux problèmes de ravitaillement se superposent les difficultés de chauffage. Les stocks de combustibles déjà insuffisants pour faire face à la remise en route de l'industrie française, s'épuisent. A la veille de l'hiver 1944-1945, s'annonçant comme l'hiver le plus rigoureux, la question du charbon et du bois de chauffage est sur toutes les lèvres. La France s'apprête à grelotter. La pénurie de combustible (bois, charbon), la difficulté d'acheminement aggravent la situation rendue dramatique dans les villes.

 

 

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